Dès sa première venue au stade Lesdiguières, Olivier Métral sait déjà, malgré ses 9 ou 10 ans, qu’il entame là une longue histoire d’amour avec le FC Grenoble, le club de rugby de sa ville natale.

  

Au travers de ce récit autobiographique, l’auteur déroule quarante ans de cette drôle de vie de couple, avec ses hauts et ses bas, ses moments de doute, de joie, d’extase et de désillusion.

  

Avec, en fil rouge, un vibrant hommage à Gio Aplon, l’arrière sud-africain qui porta le maillot frappé des Trois Roses de 2014 à 2017, le narrateur raconte avec un brin de nostalgie une époque, une passion, un sport, une ville et quelques petites tranches de vie sur un ton souvent décalé, parfois humoristique mais toujours sincère.

Extrait

 

"A vrai dire, j'ai tout aimé ce jour-là : les sommets déjà enneigés de Belledonne, le col amidonné de l'arbitre et la prestance qu'il lui confère, le sommet des perches qui danse sous l'effet du foehn, le regard noir des piliers avant l'entrée en mêlée, la ligne oblique des trois-quarts prêts à l'attaque, la trajectoire impeccable de leurs passes vissées, les vieux derrière moi qui s'égosillent, la détermination des avants qui partent en percussion le poing serré, la frustration des ailiers qui gesticulent le long des lignes de touche, le courage des arrières sous les chandelles, les soubresauts du public, son vacarme à l'essai marqué, le silence des transformations, la boue qui maquille les gros, le drapeau du juge de touche qui flotte au vent, les accrochages en sortie de regroupements, le sifflet de l'arbitre qui roucoule et les franches poignées de mains qui ponctuent ce combat titanesque de 80 minutes.

 

Je reste toutefois perplexe face aux grandes accolades que se donnent les avants en fin de match, quelques minutes seulement après s'être envoyé des marrons en pleine poire. C'est un mystère que je tenterai de percer un autre jour."